La langue nous offre plusieurs moyens pour exprimer une relation de cause à effet et dans un texte ou un discours quelconque le locuteur peut, plus ou moins aisément, localiser quelle est la cause d’un fait, et vice-versa, quelle est la conséquence qui a comme point de départ une cause définie. Selon Nazarenko (2000) les moyens qui nous permettent de repérer des informations causales dans un discours sont de quatre ordres différents : 1. les connecteurs causaux ; 2. les tournures syntaxiques de la causalité ; 3. le lexique de la cause; 4. l’interprétation causale. Dans notre parcours de recherche nous avons choisi d’analyser ce concept dans le domaine du lexique, en nous plaçant donc dans le troisième ordre décrit par Nazarenko ; nous avons décidé de prendre en considération parmi tous les verbes qui expriment la cause, ceux qui présentent de façon explicite dans leur sémantisme, les composants de la causalité. Une fois établi le domaine de notre recherche, à savoir l’étude du lexique verbal de la cause, nous avons procédé à chercher de répondre à trois questions qui ont constitué le point de départ de notre démarche : 1. ces verbes causatifs sont-ils des synonymes absolus ? 2. peuvent-ils être classés dans une échelle de la synonymie pour établir quel est le meilleur représentant du concept « être la cause de » et quels verbes constituent le noyau central de ce concept ? 3. le contexte d’emploi revêt-il une importance dans l’étude de la synonymie ? Nous avons mené notre recherche sur deux plans différents : recherche des outils linguistiques pour l’exploration du sens et approfondissement des notions de synonymie et de causalité. Pour ce faire, nous avons procédé à la composition d’un corpus, dans la mesure où nous étions persuadés que la vérification de nos hypothèses de départ sur un corpus de langue en emploi était nécessaire pour toute analyse linguistique. Après avoir analysé différentes théories sémantiques et syntaxiques pour l’étude de la signification de nos verbes (analyse componentielle, sémantique du prototype, grammaire des cas), nous nous sommes tournée enfin vers la linguistique de corpus, une discipline relativement nouvelle qui propose l’analyse du sens des mots en partant de l’emploi d’un mot-clef à l’intérieur d’un corpus, réalisé en suivant des critères précis et explicites. Cette méthodologie d’analyse de la langue nous a permis d’établir des critères pour désambiguïser les verbes qui étaient l’objet de notre étude. Pour ce qui concerne la deuxième question, nous avons approfondi nos connaissances sur les deux notions fondamentales exploitées tout au long de notre travail, notamment celle de causalité et celle de synonymie. La causalité est un concept présent plus ou moins explicitement dans la langue et elle est en effet considérée comme un trait qui compose le sémantisme de presque tous les verbes En ce qui concerne nos verbes, ce trait est le seul qui fasse partie de leur sémantisme. Nous avons donc dû chercher les différences dans d’autres éléments. Les lectures sur la synonymie nous ont amenée à choisir le point de vue intensionnel, à savoir l’étude des propriétés communes et distinctives des membres d’une même classe. En effet, les verbes n’ont pas de référent réel dans le monde, ce qui fait que la seule façon de les étudier consiste à les réunir dans une même catégorie et à cerner les éléments d’union et de disjonction contenus dans leur signification. L’hypothèse d’une échelle de la synonymie avancée par Cruse (2001) et, par conséquent, de degré de synonymie entre les différents membres d’une même catégorie nous a poussée à vérifier s’il est possible d’établir une échelle de la synonymie, à savoir s’il existe, parmi nos verbes, un verbe qui puisse être considéré comme le meilleur représentant de cette catégorie et s’il existe des verbes qui sont plus synonymes que d’autres, et cela non pas avec des tests linguistiques proposés à des locuteurs français, mais à travers l’étude de la langue en emploi, en particulier de la fréquence. C’est ainsi que l’analyse sur corpus du lexique verbal de la cause nous a permis de vérifier les hypothèses du début et de répondre aux questions que nous nous étions posée au départ ou qui se sont posées au fur et à mesure du développement de notre thèse. L’analyse en contexte selon les caractéristiques mises en évidence par la linguistique de corpus, notamment l’étude des collocations, des colligations, des prosodies sémantiques et des préférences sémantiques, nous a montré qu’il est possible de désambiguïser chaque verbe à partir de ses collocations et de ses préférences sémantiques.

LEXIQUE VERBAL DE LA CAUSE

2006

Abstract

La langue nous offre plusieurs moyens pour exprimer une relation de cause à effet et dans un texte ou un discours quelconque le locuteur peut, plus ou moins aisément, localiser quelle est la cause d’un fait, et vice-versa, quelle est la conséquence qui a comme point de départ une cause définie. Selon Nazarenko (2000) les moyens qui nous permettent de repérer des informations causales dans un discours sont de quatre ordres différents : 1. les connecteurs causaux ; 2. les tournures syntaxiques de la causalité ; 3. le lexique de la cause; 4. l’interprétation causale. Dans notre parcours de recherche nous avons choisi d’analyser ce concept dans le domaine du lexique, en nous plaçant donc dans le troisième ordre décrit par Nazarenko ; nous avons décidé de prendre en considération parmi tous les verbes qui expriment la cause, ceux qui présentent de façon explicite dans leur sémantisme, les composants de la causalité. Une fois établi le domaine de notre recherche, à savoir l’étude du lexique verbal de la cause, nous avons procédé à chercher de répondre à trois questions qui ont constitué le point de départ de notre démarche : 1. ces verbes causatifs sont-ils des synonymes absolus ? 2. peuvent-ils être classés dans une échelle de la synonymie pour établir quel est le meilleur représentant du concept « être la cause de » et quels verbes constituent le noyau central de ce concept ? 3. le contexte d’emploi revêt-il une importance dans l’étude de la synonymie ? Nous avons mené notre recherche sur deux plans différents : recherche des outils linguistiques pour l’exploration du sens et approfondissement des notions de synonymie et de causalité. Pour ce faire, nous avons procédé à la composition d’un corpus, dans la mesure où nous étions persuadés que la vérification de nos hypothèses de départ sur un corpus de langue en emploi était nécessaire pour toute analyse linguistique. Après avoir analysé différentes théories sémantiques et syntaxiques pour l’étude de la signification de nos verbes (analyse componentielle, sémantique du prototype, grammaire des cas), nous nous sommes tournée enfin vers la linguistique de corpus, une discipline relativement nouvelle qui propose l’analyse du sens des mots en partant de l’emploi d’un mot-clef à l’intérieur d’un corpus, réalisé en suivant des critères précis et explicites. Cette méthodologie d’analyse de la langue nous a permis d’établir des critères pour désambiguïser les verbes qui étaient l’objet de notre étude. Pour ce qui concerne la deuxième question, nous avons approfondi nos connaissances sur les deux notions fondamentales exploitées tout au long de notre travail, notamment celle de causalité et celle de synonymie. La causalité est un concept présent plus ou moins explicitement dans la langue et elle est en effet considérée comme un trait qui compose le sémantisme de presque tous les verbes En ce qui concerne nos verbes, ce trait est le seul qui fasse partie de leur sémantisme. Nous avons donc dû chercher les différences dans d’autres éléments. Les lectures sur la synonymie nous ont amenée à choisir le point de vue intensionnel, à savoir l’étude des propriétés communes et distinctives des membres d’une même classe. En effet, les verbes n’ont pas de référent réel dans le monde, ce qui fait que la seule façon de les étudier consiste à les réunir dans une même catégorie et à cerner les éléments d’union et de disjonction contenus dans leur signification. L’hypothèse d’une échelle de la synonymie avancée par Cruse (2001) et, par conséquent, de degré de synonymie entre les différents membres d’une même catégorie nous a poussée à vérifier s’il est possible d’établir une échelle de la synonymie, à savoir s’il existe, parmi nos verbes, un verbe qui puisse être considéré comme le meilleur représentant de cette catégorie et s’il existe des verbes qui sont plus synonymes que d’autres, et cela non pas avec des tests linguistiques proposés à des locuteurs français, mais à travers l’étude de la langue en emploi, en particulier de la fréquence. C’est ainsi que l’analyse sur corpus du lexique verbal de la cause nous a permis de vérifier les hypothèses du début et de répondre aux questions que nous nous étions posée au départ ou qui se sont posées au fur et à mesure du développement de notre thèse. L’analyse en contexte selon les caractéristiques mises en évidence par la linguistique de corpus, notamment l’étude des collocations, des colligations, des prosodies sémantiques et des préférences sémantiques, nous a montré qu’il est possible de désambiguïser chaque verbe à partir de ses collocations et de ses préférences sémantiques.
14-giu-2006
Italiano
Hédiard, Marie
Università degli Studi di Pisa
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/20.500.14242/144183
Il codice NBN di questa tesi è URN:NBN:IT:UNIPI-144183